En 2013/ 2014, dans le cadre de mon stage pour le D.U technique du corps et monde du soin, j’ai mené un atelier théâtre avec les joueurs de cécifoot du centre d’entraînement de Lille. L’analyse de cette expérience fait l’objet de mon mémoire de D.U.

Je n’avais pas envisagé, en allant voir un match de cécifoot, que je travaillerais un jour sur un plateau avec des personnes aveugles ou malvoyantes. Le fait d’assister à ce match m’a fait réfléchir à ma pratique théâtrale à partir des questions que je me posais en regardant les joueurs pendant le match. Je me demandais comment ma pratique, dans ses choix de formes et de textes, pouvait être réinterrogée par le fait que les interprètes n’aient pas la même perception que la mienne. En effet, si l’acteur est créateur, il faut qu’il puisse se projeter dans des textes qui font sens pour lui. Or, si on est attentif, dans beaucoup de textes les références visuelles sont dominantes. Quelle matière choisir ? Est-ce que jouer « sans voir » change l’interprétation, le rapport au partenaire, le rapport à l’espace ? Est-ce qu’une perception différente créé un imaginaire différent ? Comment prendre en compte cette réalité pour inventer une forme qui soit sensible pour tous ? Qu’est-ce que ça signifie se donner à voir quand on ne voit pas ? Faut-il se poser la question ?

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Mémoire de DU Technique du corps et monde du soin
« Je ne vois pas le lien entre le football et le théâtre »

Au cours de la saison 2013/2014, un atelier théâtre a été proposé à des joueurs dans le cadre de leur formation au centre d’entraînement de cécifoot de Lille. L’objet de ce mémoire est de comprendre les raisons d’une telle proposition et de relater cette expérience, de sa genèse à sa réalisation.

Il s’agit également de montrer comment une pratique artistique, développée dans un contexte où elle n’est pas attendue, comprend, s’approprie et reformule les questions, soulevées par le contexte, à partir de ses propres moyens. Le mémoire tente de montrer comment le projet théâtre s’empare des questions, soulevées par le cécifoot, en matière de déstigmatisation et d’intégration sociale des personnes en situation de cécité et de malvoyance. Il rend compte des réponses proposées avec le théâtre où « un faire ensemble » à partir de rapports-au-monde singuliers est cherché.

Le mémoire se termine sur les perspectives d’une évolution possible de ce début d’aventure.